Aucun politicien au Niger n'a jamais parler du Pouvoir d'achat. Quand le peuple se plaint qu'il a faim, on lui coupe un bras pour le lui offrir à manger. C'est cela que consiste de détruire une activité économique exercée par des nigériens pour permettre à d'autres nigériens de pouvoir d'accéder aux produits offerts par ce secteur d'activité.
En fait, il faut tirer par le haut et non par le bas. S'il faut soulager les parents d'élèves, c'est du pouvoir d'achat qu'il faut leur donner. Certes, si une inflation systématique est constatée dans un secteur particulier, on peut décider d'interférer pour mieux réguler. Mais ici ce n'est pas la situation.
Dans ce cas ci, c'est réduire la compétitivité économique des entreprises nigériennes que de leur imposer un prix qui aura pour une conséquence financière sur le fonctionnement de ces entreprises. Cela pourrait favoriser la diminution du chiffre d'affaires, sans aucune compensation sur les charges, d'où une réduction du résultat, et plus loin des impôts à reverser à l'Etat.
De l'autre coté, l'incapacité financière va entrainer la compression des employés. Sans oublier la qualité de l'enseignement qui en prendre un coup aussi. Parce que de toute façon, l'éducation à un cout marginal qu'on ne saurait ignorer. il y a un minimun de ressource à mettre pour offrir un service d'une certaine qualité.
Il est possible de prendre des mesures populaires pour contenter le peuple. Mais ce ne sont pas des mesures qui vont au finish aller contre la croissance économique. Réduire le Chiffre d'affaire des entreprises nigériennes, peu importe le secteur, ouvre la voie à la régression économique (chômage, précarité, etc).
Pour tirer l'économie par le haut, tout en confortant ces entreprises nationales, il faut simplement donner du pouvoir d'achat aux citoyens nigériens par une augmentation des salaires, par la nationalisation de certains secteurs et la protection du marché national en le rendant exclusivement réservés aux entreprises nationales, etc...Toutes ces mesures peuvent enrichir les nigériens.
Enrichis ainsi, ils pourraient aisément payer les frais de scolarité de leurs enfants, ce qui profitera à nos entreprises de l'éducation qui vont prospérer et se mieux se développer pour le bénéfice de tous les nigériens. C'est ce développement en lui même qui va amener les écoles par le jeu de la concurrence à rendre plus accessible les frais de scolarité, en un cycle économique vertueux. Parceque la vulgarisation d'un produit à tendance à faire baisser son prix (pas forcement sa valeur). Par exemple, aujourd'hui au Sénégal, prendre un avocat, c'est 20 000 FCFA. Au Niger, ouvrir un dossier dans un cabinet d'avocat, c'est à 150 000. Sans compter qu'au Niger, les avocats ne sont pas payés au résultat. Au Niger, nous avons combien d'avocat? la rareté d'un produit à tendance à faire monter son prix (pas forcement sa valeur). La profusion des écoles par le jeu de l'offre et de la demande va faire s'équilibrer les prix normalement. Et aujourd'hui casser ainsi des prix, déjà au rabais, va avoir une conséquence économique sur les acteurs de ce secteur. et aura sur le long terme un effet contraire quand les entreprises d'enseignement se feront plus rare sur le marché nigérien de l'éducation.
Hors notre élite coloniale est très septique à donner du pouvoir économique aux peuples. Parce qu'un peuple plus riche est plus difficile à maitriser. tout comme un peuple bien instruis et en bonne santé.
Il faut avoir le courage de donner de la capacité économique aux nigériens. Tirer toujours vers le haut et non vers le bas. C'est comme quand vous achetez à ces enfants qui vendent à la sauvette ou ces mamies qui se débrouillent avec quelques produits (arachide, beignets, etc) dont tout le fond de commerce ne dépassent pas 2000 Fcfa. Marchander avec des acteurs de ce niveau de revenu pour bénéficier d'une remise ou un rabais, c'est chercher du sang chez un criquet.
L'image que j'ai utilisé pour illustrer ce qui doit être notre objectif, c'est à dire le bien être du nigérien, relève plus de l'exception que de la normalité au Niger. Quand les nigériens auront du pouvoir d'achat, elle sera plus commune à tous les nigériens.
Ibrahim Chaibou